Evacués de Dunkerque

Rappel du premier message :

Bonjour!

J'ai trouvé une lettre assez comparable à ta carte ( ce qui
confirmerait que la carte est bien envoyée par un évacué)





La
encore, ni marque de censure, ni renseignement sur la voie empruntée.

En
revanche une recherche sur le secteur postal permettrait de trouver
l'unité, et le cachet au dos (partiel) indique qu'elle est bien arrivée à
destination en Côte d'Or, le 24 juillet si l'on en croit la marque
manuscrite au dessus du nom de l'expéditeur.

Donc il y a
certainement eu un (des?) échange de courrier organisé entre la Grande
Bretagne et la France occupée après l'évacuation de Dunkerque...

Samuel[/quote]

Bravo et merci pour les illustrations!!

Samuel

Merci Bernard pour les scans et aussi pour le sauvetage de mémoire .

L.

Bonsoir,

Bertrand Sinais avait déjà (presque) tout écrit... Voir en effet son article "L'opération Dynamo, coté français (évacuation de Dunkerque : 26 mai - 4 juin 1940)" dans le n°266 des Feuilles marcophiles (pages 24 à 28, 3e trimestre 1991). J'en extrait quelques éléments qui éclairent, confirment ou complètent la discussion ci-dessus.

Sinais 1991, p. 26-27 a écrit:
Le service postal des évacués

Le War Office avait organisé parfaitement la rapatriement rapide des soldats français débarqués en Grande-Bretagne. A la gare maritime de Douvres stationnaient en permanence quatre trains qui, sitôt remplis, partaient soit vers les ports de ré-embarquement, principalement Southampton, Weymouth et Plymouth, soit vers le camp de regroupement de Tildworth, dans le sud de l'Angleterre. Les blessés furent expédiés vers les hôpitaux du Comté de Kent.

Hertford, d'où a été expédiée la troisième carte présentée par Christian, celle qui est envoyée par un soldat hospitalisé, n'est pas situé dans le Kent.

Sinais 1991, p. 27 a écrit:La population anglaise se dépensa sans compter pour les soldats français, leur offrant le long des trains, à l'arrêt ou dans les postes de secours, cigarettes, vivres, vin ainsi que cartes postales et formules de correspondance diverses.

Voici qui corrobore le témoignage du père de Bernard :

Bernard a écrit:Le 1er juin 1940, mon père, soldat au 1er Dragons Portés est évacué, sur le navire Tynwald, lequel, après avoir longé Douvres, accoste à Folkstone à 14 heures. Les soldats sont transférés par train (à Londres probablement où ils reçoivent un "accueil magnifique des Anglais").

Sinais poursuit :

Sinais 1991, p. 27 a écrit:Les services officiels avaient fait confectionner en hâte des cartes postales qui servaient aux soldats à aviser leur famille de leur arrivée en Angleterre.

Les cartes recevaient une oblitération anglaise rouge de port payé, afin de ne pas être taxées par mégarde. Les cachets rencontrés sont bien sûr ceux des villes du sud de l'Angleterre : Ashford, Basingstoke, Folkestone, Guilford, Paddockwood, Ramsgate, Reigate & Redhill, Southampton, Swindon, Tonbridge, Woking, etc...

Les dates vont du 30 mai au 3 juin.

Mon courrier, de Weymouth, date du 4 juin. Le premier (Southampton) et le troisième (Tonbridge) de Christian aussi. On peut dire qu'on a amélioré les dates de Bertrand Sinais . Par contre d'autres courriers présentés dans ce fil, plus tardifs, me semblent ne pas avoir connu le même traitement.

Je laisse Sinais poursuivre :

Sinais 1991, p. 27 a écrit:Une partie des cartes et lettres comporte également un cachet à date français muet "Poste aux Armées" daté des 5, 6 ou 7 juin 1940. Il s'agit du cachet à date du Bureau Postal Militaire français qui prenait en charge ce courrier à l'arrivée en France, à Brest ou à Cherbourg. C'est ce qui explique les 3 à 6 jours de décalage entre le cachet de départ anglais et la cachet Poste aux Armées".

B. Sinais présente ensuite quelques exemples et note :

Sinais 1991, p. 27 a écrit:Les évacués de Dunkerque ont certainement reçu de discrétion de la part des autorités anglaises et se bornent en général à signaler leur présence en Angleterre.

Il n'était visiblement pas possible dans l'urgence absolue qui régnait de faire passer le courrier par la censure militaire.

Sinais 1991, p. 28 a écrit:Le séjour des Français en ghgrande-Bretagne ne dura que de quelques heures à quelques jours. L'Amiral Cadart dirigeait du côté français les opérations de rapatriement vers la France avec le paquebot Ville d'Alger et les quatre bâtiments de la 1e D.C.X. : Ville d'Oran, El Djézaïr, El Mansour et El Kantara, qui organisèrent une noria ininterrompue entre la Grande-Bretagne et Brest, tandis que les bâtiments anglais accostaient à Cherbourg. A la date du 9 juin 1940, 52 669 hommes avaient été ramenés à Brest et 42 056 à Cherbourg. La moitié de ces troupes put reprendre le combat en France, les autres furent capturés en grand nombre par les Allemands en Bretagne et en Normandie avant d'avoir pu se réorganiser.

Ce nombre de près de 95 000 hommes est à rapprocher du total de 123 095 Français évacués indiqué par Sinais page 26.

Je reviendrai plus tard sur les cartes en Franchise militaire pré-imprimée de l'armée anglaise.

Bonne nuit !

Laurent

Bonsoir,

Il est intéressant de rapprocher une carte présentée par Bertrand Sinais dans son article avec celle que présente Samuel, plus haut dans ce fil.

Celle de B. Sinais :



B. Sinais explique que sur cette carte de franchise militaire pré-imprimée, le mention "in England" ("en Angleterre") a été rajoutée au tampon violet après la phrase "I am quite well" ("je vais bien").

Sur la carte ci-dessous, postée par Samuel, se trouve le même rajout mais manuscrit et... en français !

SamuelGM a écrit:

Salut cordial,

Laurent

Bonjour à tous

Document

Correspondance d'un rapatrié  en Grande-Bretagne vers la France comme il est mentionné ci-dessus par  Chigwenn, je cite :

"Sinais 1991, p. 28 a écrit:
Le séjour des Français en Grande-Bretagne ne dura que de quelques heures à quelques jours. L'Amiral Cadart dirigeait du côté français les opérations de rapatriement vers la France avec le paquebot Ville d'Alger et les quatre bâtiments de la 1e D.C.X. : Ville d'Oran, El Djézaïr, El Mansour et El Kantara, qui organisèrent une noria ininterrompue entre la Grande-Bretagne et Brest, tandis que les bâtiments anglais accostaient à Cherbourg. A la date du 9 juin 1940, 52 669 hommes avaient été ramenés à Brest et 42 056 à Cherbourg. La moitié de ces troupes put reprendre le combat en France, les autres furent capturés en grand nombre par les Allemands en Bretagne et en Normandie avant d'avoir pu se réorganiser."

Enveloppe avec correspondance écrite en Angleterre avec TAD « POSTE AUX ARMEES » (4.6.470 évacuation Dunkerque)
BUREAU POSTAL MILITAIRE qui prenait en charge ce courrier à l’arrivé en France, à Brest ou Cherbourg.      (Certificat Sinais)












BOURDON

Merci à Bourdon de réveiller ce vieux sujet avec ce beau document !  

Laurent

Bonjour à toutes et à tous,

Tout d'abord, je vous présente tous mes vœux pour 2021.

Je tâche de retracer le parcours de mon grand-père pendant la seconde guerre mondiale. J'ai trouvé sur votre forum quelques témoignages qui font écho aux éléments que j'ai déjà retrouvés (329ème RA, poche de Dunkerque, évacuation par le S/S Tynwald...).

En mai 1940, mon grand-père, Léon SCHULZ est âgé de 12 ans et habite Escaudain (59-Nord). Le 10 mai, il prend le chemin de l'exode avec sa mère, ses 2 frères et sa sœur. Lors d'un bombardement des colonnes de civils, il s'égare et est recueilli par un soldat, Maurice Cadot. Le 23 mai, à Quiéry-la-Motte (62-Pas-de-Calais) ils rejoignent le 329ème RA et en suivent les péripéties jusqu'à la poche de Dunkerque. Le 1er juin, ils rejoignent Folkestone à bord du S/S Tynwald au plus fort de l'opération Dynamo.
En Angleterre, mon grand-père est ensuite séparé des régiments français qui repartent pour Cherbourg via Weymouth et est confié à un comité de réfugiés.
Il passera 5 ans en Angleterre dans une famille d'accueil chez Mme Beatrice FROUDE (à Newton Abbot) avant d'être rapatrié par la Croix-Rouge à Calais le 17 avril 1945.

Je souhaiterais échanger sur cette période afin de compléter le puzzle de son périple. Je suis notamment à la recherche:
 - du régiment du soldat Maurice CADOT qui a pris soin de lui,
 - du listing des présents sur les bateaux "Tynwald" et "Le Rouen" qui ont effectué des rotations le 1er juin entre Dunkerque et Folkestone,
 - du comité qui aurait pu le recueillir à sa séparation d'avec les régiments français (à Londres?) en juin 1940,
- des archives des rapprochements familiaux organisés en avril 1945 entre l'Angleterre et la France.

D'avance, je vous remercie de votre aide

Bon week-end à vous

Cordialement

RG

Bonjour RG,

L'histoire de Léon Schulz est incroyable ! On croirait le scénario d'un film...  Pourquoi n'a-t-il pas été rapatrié par les Britanniques ? Est-ce à sa demande ou bien est-ce dû aux contraintes de la guerre ? Est-ce que sa famille a été prévenue de son accueil outre-Manche et est-ce qu'il a retrouvé sa famille après-guerre ?

Désolé de ne pas être capable de répondre à vos questions et d'en rajouter d'autres !

J'espère qu'un autre lecteur pourra éclairer notre lanterne...

Laurent

RE :

Ce site, que doit connaître RG, évoque l'histoire de Léon Schulz :

https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/1940-bataille-france-au-jour-jour-3-juin-epopee-leon-12-ans-parti-escaudain-evacue-dunkerque-1836368.html

Bonne lecture,

L.

Bonjour,
Bienvenue sur le forum RG! Merci Laurent pour le lien... l'histoire de Léon Schulz est en effet extraordinaire! Je n'ai pas d'éléments sur les questions posées mais on va tâcher de chercher un peu!

Samuel